Député François Ango Ntoutoume vice-président du Parlement panafricain : « Nous sommes des gendarmes de la démocratie et de la bonne gouvernance »

Le député du 1er siège du département du Haut-Ntem (Minvoul), a été élu récemment par ses pairs députés du continent, vice-président du Parlement panafricain, qui a son siège à Johannesburg, en Afrique du Sud. Il revient, à travers cet entretien, sur les missions de cette Assemblée consultative, la durée de son mandat et les attentes du Gabon. Lecture.

Le député François Ango Ntoutoume

Jouractu : Bonjour honorable. Pouvez-vous nous parler succintement du Parlement panafricain au sein duquel vous venez d’être porté à la vice-présidence par vos pairs du continent.

François Ango Ntoutoume : Le Parlement panafricain est le Parlement continental. C’est le lieu où les représentants de tous les peuples africains se retrouvent. Son siège est à Johannesburg, en Afrique du Sud. C’est là où les représentants du peuple travaillent. Chaque pays accrédité à l’Union africaine y envoie cinq parlementaires. Le Gabon, bien évidemment, a envoyé cinq parlementaires parmi lesquels j’ai eu l’honneur d’être désigné par mon pays. Au sein du Parlement panafricain, il y a une organisation. On se retrouve en son sein par entité ou composante, à l’image d’un groupe parlementaire.

Jouractu : Cela signifie quoi exactement ?

Cela veut dire que, si vous voulez comprendre le Parlement panafricain, il suffit de prendre l’image du Parlement national. Ce qui veut dire qu’en Afrique du Sud, les gens se retrouvent par affinité. Cette affinité est par rapport à l’organisation de l’Union africaine qui est scindée par région. Moi, je fais partie de la région de l’Afrique centrale qui est composée de neuf pays. Il s’agit du Cameroun, des deux Congo, la République Centrafricaine, le Tchad, le Gabon, la Guinée-Equatoriale, le Burundi et Sao Tomé et Principe. Et, j’ai été élu vice-président.

Jouractu : Qu’est-ce qui a fait la différence entre vous et les autres candidats pour être élu à la vice-présidence de ce Parlement panafricain ?

Le bureau du Parlement panafricain a cinq postes. Chaque région doit être représentée au niveau de ce bureau. Les neuf pays de l’Afrique centrale ont pu designer un représentant. C’est moi qui a été élu comme vice-président de ce Parlement continental. C’est là première fois que le Gabon occupe ce poste.

Jouractu : Quelles sont vos missions au sein de cette Assemblée consultative ?

Le Parlement panafricain représente les peuples, et nous nous positionnons en défenseurs de ce peuple. Et ce peuple a des dirigeants sur le plan continental. Ce sont des chefs d’Etats. Donc, nous évoluons dans un cercle organisé que nous appelons Union africaine. Au niveau cette Union africaine, il y a plusieurs organes à savoir : la conférence des chefs d’Etats, le conseil exécutif – qui est à l’image des gouvernements – et le Parlement. Nous mettons à la disposition des dirigeants du continent, les souhaits des peuples africains à l’image du Parlement national. Nous sillonnons tous les pays d’Afrique, pour regarder comment les peuples vivent et nous suggérons aux gouvernants les mesures qui peuvent faire en sorte que tous les peuples africains puissent être à l’aise. Nous sommes les gendarmes de la démocratie et de la bonne gouvernance. C’est pour cela que vous entendez toujours parler d’élections et de la vie de l’Union africaine. Et, nous, peuples africains, sommes toujours représentés partout où l’Union africaine va observer une élection. Parce que, pour avoir des bons dirigeants, il faut avoir de bonnes élections. Et nous, les peuples africains, dans le travail quotidien que nous faisons, nous voulons avoir des bons dirigeants. Au quotidien, nous voyons des lois. Mais, pour le moment, c’est des lois types, qui sont en quelque sorte des suggestions que nous mettons à la disposition des gouvernements. Lesquels gouvernements sont, pour le moment, libres d’adopter ces lois ou pas. C’est pourquoi, dans un avenir très proche, nous voulons que ce Parlement ait tous ces pouvoirs. Nous attendons le Protocole de Malabo, pour que les 27 États au moins le signent, afin que le Parlement continental ait les mêmes pouvoirs que les parlements nationaux.

Jouractu : Quelles peuvent être les attentes du Gabon par rapport à votre mandat au sein du Parlement panafricain ?

Je vais occuper mon poste pendant trois ans. La lenteur de nos activités, constatée aujourd’hui, est tout simplement liée à la pandémie du coronavirus. Nos activités n’ont véritablement pas repris. Le Gabon est représenté au plus haut niveau, il discute avec les autres pays membres et, à travers ses parlementaires, le Gabon présente les soucis de son peuple. Le Parlement panafricain veut que tous les peuples vivent de la même manière. Nous ne sommes pas totalement opposés à la vision politique des dirigeants du Gabon. C’est cette version que nous prenons pour amener en Afrique du Sud et proposé au reste du continent.

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