Parfait Duffy Bibang, PDG de La Gabonaise d’Energies (LGE) : « Nous sommes les premiers fabriquants des transformateurs dans la sous-région, nous souhaitons être épaulé par l’État »

Dans cet entretien exclusif, le Président directeur général (PDG) de la société citoyenne « La Gabonaise d’Energies », qui excelle dans la fabrication des poteaux électriques en béton, à Oyem et Libreville, reviens sur la visite dans ses locaux du ministre d’État à l’Industrie, Pacôme Moubelet Boubeya, sur ses objectifs et données statistiques de son entreprise. Lecture.

Jouractu. Bonjour M. le PDG de La Gabonaise d’Energies. Pouvez-vous nous faire l’économie de la visite que le ministre d’État chargé de l’Industrie, Pacôme Moubelet Boubeya, a effectué au sein votre entreprise le mercredi 25 mai 2022 à Oyem ?

Le PDG de La Gabonaise d’Energies, Parfait Duffy Bibang.

Parfait Duffy Bibang : Ça ne peut qu’être une joie que j’éprouve. Le ministre d’État a pu faire le tour de nos installations. En commençant par Libreville, au sein de notre usine de fabrication de transformateurs. Aujourd’hui, il est venu toucher du doigt pour voir ce que nous arrivons à faire à Oyem, dans notre industrie de fabrication des poteaux électriques. Vous savez, comme on le dit, pour pouvoir défendre ce que nous faisons, il a fallu que monsieur le ministre d’État touche du doigt lui-même, pour qu’il puisse mieux nous défendre et mieux tirer vers le haut, nos doléances. C’est donc une satisfaction que nous éprouvons, en espérant que, cette fois-ci, les cris de cœur que nous ne cessons de donner, par le simple fait que nous avons investi dans un domaine où nous sommes les premiers gabonais, – nous sommes les premiers fabriquants des transformateurs dans la sous-région, nous souhaitons suffisamment être épaulé par l’État, pour une concurrence actuellement très avérée.

Visite du ministre d’État chargé de l’Industrie, Pacôme Moubelet Boubeya.

Jouractu. Quelles vos perspectives dans une zone transfrontalière très concurrentielle comme celle d’Oyem ?

Notre projet a été mûrement réfléchi. Nous avions suffisamment de superficie dans l’Estuaire. On aurait pu construire cette usine là-bas. Mais, notre tendance a toujours été sous-régionale. Dans le principe de ce que nous faisons aujourd’hui, nous nous sommes dits, puisque nous sommes en train de rentrer dans le marché camerounais et de la Guinée Équatoriale, il serait intéressant pour nous, de nous retrouver au centre même des trois frontières. Le choix d’avoir l’usine de fabrication des poteaux électriques à Oyem, c’était même le principe de rallier plus rapidement le Cameroun et la Guinée Équatoriale.

Jouractu. Monsieur le ministre d’État a insisté sur un aspect relatif à la surprise qu’il a eu à Libreville et ici à Oyem, sur le fait que les entreprises gabonaises qui excellent sans l’aide de l’État, ne sont pas nombreuses. L’espoir est-il permis pour vous d’avoir un jour l’appui des pouvoirs publics ?

Les poteaux électriques fabriqués par l’usine LGE d’Oyem

-Absolument. Rassurez-vous, nous avons commencé nous-mêmes, avec nos moyens. Nous n’avons pas commencé par solliciter l’aide de l’État. Nous savions que nous étions sur un projet très ambitieux, et il nous a fallu commencer par nos propres moyens. Aujourd’hui, ça fait quelques années que nous sommes là. Et, c’est pour cela que nous sollicitons beaucoup plus vivement l’aide de l’État, parce que nous avons fait d’abord de nous-mêmes. Aujourd’hui, nous avons des produits qui traversent les frontières, nous soulevons au-delà de nos frontières, le drapeau gabonais. Certes, l’idée vient de moi. Mais, aujourd’hui à l’extérieur, on ne dit pas les produits de monsieur Bibang. On parle des produits gabonais. Je pense qu’aujourd’hui, après avoir mis nos propres moyens pour lancer ce projet important, nous sollicitons désormais de plus en plus l’aide de l’État.

Jouractu. Peut-on avoir des données chiffrées de vos réalisations depuis que vous êtes installés à Oyem ?

-Nous avons déjà une usine avec une capacité de 14 mille poteaux annuels. Nous pouvons fabriquer beaucoup plus que ça. Mais, notre usine à une capacité en heure réelle – c’est-à-dire – pour 8 heures de boulot par jour, nous avons une capacité annuelle de 14 mille poteaux. Nous sommes capables de doubler ce chiffre. Nous n’attendons que des commandes. D’où notre attente de l’appui de l’État. Nous avons un produit gabonais qui, nous pensons qu’il peut faire un peu de pression à la SEEG (Société d’énergie et d’eau du Gabon) et d’autres consommateurs de ses produits. Nous l’avons vu tout récemment au Cameroun où, ce pays, par le canal des députés, a interdit les poteaux électriques qu’il ne fabriquait pas localement, c’est-à-dire des poteaux en Galva ou de la marque Tigeon. Aujourd’hui, n’a accès sur le marché camerounais, que les poteaux bétons. Après cette prise de décision, cette industrie s’est tellement développée au point qu’il y a aujourd’hui au Cameroun, 6 usines de fabrication de poteaux, alors qu’on est est parti avec une seule usine. Vous voyez que, lorsqu’on encourage ce type d’initiative, elle peut créér des milliers d’autres emplois.

Une vue partielle de l’usine LGE

Propos recueillis par Emmanuel EBANG MVE

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