Fridolin Mve Messa, SG du Sena : « Nous sommes heureux que le général Brice Clotaire Oligui Nguema ait apporté des réponses décisives à toutes nos revendications »

Dans cet entretien exclusif, le Secrétaire général du Syndicat de l’éducation nationale (Sena), Fridolin Mve Messa, intervient sur les récentes mesures prises par le président de la transition, chef de l’État, général Brice Clotaire Oligui Nguema, en prélude à la rentrée des classes 2023-2024, du 18 septembre prochain, au Gabon.

Jouractu. Quelle est la réaction du Secrétaire général du Syndicat de l’éducation nationale (Sena) que vous êtes, par rapport aux récentes mesures prises par le président de la transition et chef de l’État, général Brice Clotaire Oligui Nguema, en faveur des élèves, parents et enseignants à quelques jours seulement de la rentrée effective des classes au Gabon ?

Fridolin Mve Messa. Effectivement ! M. le président de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a fait trois annonces importantes à l’endroit du monde de l’éducation. A savoir : le retour de la gratuité des inscriptions dans les établissements publics et confessionnels, le retour de la bourse des élèves des lycées et collèges et surtout, la mise à disposition de 1000 postes budgétaires pour des enseignants sortis des écoles de formation. Pour nous, ces décisions des autorités de transition nous réjouissent parce qu’elles viennent, un tant soit peu, rompre avec les pratiques du passé. Comme vous le savez, le Sena a toujours revendiqué depuis des années, une école gratuite et de qualité. Aujourd’hui, le général Brice Clotaire Oligui Nguema vient de prouver que cela est possible, en décidant que l’école publique et l’école conventionnée ne soient plus payantes. Cela dénote de sa volonté de permettre aux populations gabonaises de vivre dans la sérénité et en toute quiétude.

Jouractu. C’est donc un ouf pour les parents d’élèves ?

– Effectivement ! A travers ce geste, le chef de l’État de transition veut également soulager le panier de la ménagère des gabonais, mais aussi, il veut soulager la souffrance des parents d’élèves, qui devaient encore débourser cette année des sommes importantes, pour subvenir aux besoins scolaires de leurs enfants. Une situation qui n’était pas facile pour de nombreux parents. Dans la mesure où, elle ne permettait pas à certains d’entre eux, de scolariser leur progéniture. Beaucoup de parents étaient obligés, par exemple, de faire le choix entre les enfants. Si on peut envoyer un ou deux enfants à l’école au détriment des autres, parce qu’on avait pas assez de moyens pour subvenir aux besoins scolaires de tous les enfants.

Jouractu. D’où la décision par le président Oligui Nguema d’octroyer à nouveau la bourse aux élèves méritants.

– Effectivement ! Le retour de la bourse est salvateur. Parce, comme vous le savez, la bourse est un indicateur de performance. C’est un élément de motivation qui permettait aux enfants de travailler, pour mériter cette récompense. Ce n’est que justice si la bourse revient à compter de cette année. Il faut dire qu’officiellement, la bourse n’était pas couper dans le secondaire, parceque cette inscription figurait toujours dans toutes les lois de finances. Malheureusement, elle n’arrivait aux ayants-droit. Ce qui signifie que le général, par ce geste, veut remettre les pendules à l’heure, en démontrant que la bourse était détournée de son objectif premier, qui est de permettre aux élèves de subvenir à leurs petits besoins (…). Nous sommes donc heureux de penser que la bourse va revenir.

Jouractu. Le président de transition a également annoncé la mise en solde immédiate de 1000 enseignants qui n’avaient que des pré-salaires depuis plusieurs années. Un autre motif de satisfaction ?

– En décidant d’accorder 1000 postes budgétaires aux enseignants sortis des écoles de formation, le président Oligui Nguema vient de répondre là à la revendication du Sena et de la Conasysed (ndr Convention nationale des syndicats du secteur éducation), qui avait l’objet d’une signature de protocole d’accord entre les syndicats et les membres du gouvernement déchu. Il restait à peu près plus de 700 enseignants des promotions 2019, 2020, 2021 et 2022, qui n’étaient pas encore rentrés en possession de leur salaire. Ce, malgré des sacrifices consentis par ces derniers depuis des années sans salaire. En dépit également des concessions faites par des partenaires sociaux au cours et après les discussions. Le gouvernement sortant n’a jamais montré la volonté politique réelle, afin de satisfaire à cette revendication sous le fallacieux prétexte que le Gabon n’avait pas assez de ressources pour permettre à ces enseignants de bénéficier de leurs salaires. Aujourd’hui, c’est chose faite. Les 1000 postes budgétaires vont, non seulement, régler le problème des 700 enseignants, mais également, permettre à la promotion 2023 qui vient de sortir de l’ENS (ndr École normale supérieure) de bénéficier rapidement des salaires. Cette promotion 2023 n’avait pas encore été affectée. Elle le sera tout en ayant la certitude d’être payé à la fin du mois d’octobre au plus tard. Nous sommes donc heureux de voir que le général Brice Clotaire Oligui Nguema a apporté des réponses décisives à toutes nos revendications.

Jouractu. Votre mot de fin ?

La rentrée scolaire 2023-2024 ne peut souffrir d’aucune contestation. Parce que c’est une rentrée des classes qui avait été préparée durant toute l’année scolaire passée. Madame la ministre Camellia Ntoutoume Leclerc, qui vient d’être reconduit, a préparé avec nous, cette rentrée des classes. Les parents, les élèves et les enseignants savaient que la rentrée administrative était programmée pour le 11 septembre et la rentrée officielle des classes était pour le 18 de ce mois (…). Étant dans une situation d’exception, nous demandons un comportement et attitude exceptionnels de tous les acteurs impliqués dans cette rentrée scolaire. Nous devons nous atteler à faire en sorte que les autorités de la transition trouvent en nous, des partenaires coopératifs et sérieux, afin de leur permettre d’améliorer nos conditions de vie et de travail (…). Nous demandons à tous les enseignants d’être à leurs postes dès ce lundi pour des formalités administratives, afin de bien commencer les cours le lundi 18 septembre prochain comme annoncé par le gouvernement. Nous voulons objectivement accompagner la transition. Parce que, à partir des trois premières mesures, les autorités de la transition ont montré leur disponibilité à travailler avec les partenaires sociaux. Il nous revient de tenir compte de ces annonces et de pouvoir aller dans le sens de l’amélioration des rapports entre les partenaires sociaux et les autorités de la transition, afin de faire du système éducatif gabonais , un système de qualité et performant.

Propos recueillis par la Rédaction

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