Oyem : Célébration de la journée mondiale de la santé mentale

Les manifestations y relatives, dont une conférence-débat, se sont déroulées au Centre hospitalier régional d’Oyem (Chro), en présence du préfet du département du Woleu, Brice Arcadius Moussirou.

A l’instar des autres pays de la planète, le Gabon a célébré du 2 au 10 octobre dernier, la journée mondiale de la santé mentale sous le thème : « La semaine de la santé mentale ». Les manifestations y relatives avaient eu lieu au Centre national des maladies mentales de Melen, à Libreville.

A Oyem, cette journée, consacrée aux maladies mentales, a été célébrée en différé au Centre hospitalier régional d’Oyem (Chro), les 27 et 28 octobre dernier. En présence du préfet du département du Woleu, Brice Arcadius Moussirou, du troisième maire-adjoint de la commune d’Oyem, Aboubakar Adamou et du directeur général dudit hôpital, Dr. Rick Lauvien Engouang Mezang.

Une conférence-débat a constitué la trame de cet événement. Le préfet a saisi cette opportunité, pour rappeler qu’à travers cette célébration, la direction régionale de santé nord vient ainsi magnifier « la politique de partage du président de la République, chef de l’État, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, qui fait de la Santé une priorité dans son souci constant du bien-être des gabonaises et des gabonais », a indiqué Brice Arcadius Moussirou.

Non sans ajouter que, « cette journée nous rappelle, à n’en point douter, la conviction de chacun d’entre nous, à regarder la santé mentale avec du recul et, à reconsidérer notre point de vue quant à ce vrai problème de santé publique ». Et, le directeur général du Chro (encore appelé Hôpital canadien), Dr. Rick Lauvien Engouang Mezang, de renchérir en rappelant que cette journée a été instituée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1950.

« Cette journée nous rappelle, à tous et à chacun, que la santé mentale est tout aussi un problème de santé comme tous les autres, un problème particulier. Puisque chacun d’entre nous, au sein de nos familles respectives, y est concerné », a martelé le directeur général du Chro. Il n’a pas manqué d’inviter les uns et les autres à une prise de conscience collective, pour mettre fin à la stigmatisation et l’exclusion des personnes atteintes de troubles mentaux.

Ce qui a fait dire à Corine Mengue Eneme, psychologue-clinicienne et psychopathologie, au cours de son exposé, qu’en Afrique en général, et au Gabon en particulier, « la compréhension des concepts santé mentale et maladie mentale, demeure une conception à mi-chemin entre la culture, c’est-à-dire malade mental = fou = mauvais esprit. Et, une approche scientifique, c’est-à-dire un diagnostic à partir de signes cliniques observés et le traitement médicamenteux, dès lors le processus de prise en charge peut-être biaisé au départ ».

Par ailleurs, il ressort que de janvier 2021 à ce jour, le service de psychologie et santé mentale de l’hôpital canadien du chef-lieu de la province du Woleu-Ntem, qui est le service de référence en santé mentale dans le nord du Gabon, a reçu environ 746 patients pour des pathologies mentales aussi diverses que variées. Parmi les plus enregistrées, la psychologue-clinicienne, a énuméré entre autres, la schizophrénie, les troubles hallucinatoires chroniques, les troubles du comportement liés à la consommation des substances psychoactives et les troubles anxieux.

Selon Corine Mengue Eneme, « le trouble anxieux est actuellement l’une des maladies mentales les plus enregistrées dans la province. La personne présentant cette maladie peut-être intégrée dans la société (employé, marié, père ou mère de famille, mais en détresse psychologique. Il est différent du psychotique qui mange dans les poubelles. Mais, tous les deux sont des malades mentaux », a-t-elle relevé.

Le point-focal de la santé mentale au Centre hospitalier régional d’Oyem, Herbert Nguema Essono, a, quant à lui, rappelé que la journée mondiale de santé mentale a vu le jour aux Etats Unis en 1946. C’est une journée qui était célébrée uniquement par quelques associations locales, telles que « National Mental Health » et « National Institute for Mental Health ».

Par Prince Andry EBANG MVE

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