Tribunal de Port-Gentil : Le Procureur de la République suspendu de ses fonctions

Cette décision a été prise, après consultation de sa hiérarchie, par le Procureur général près la Cour d’appel de la capitale économique, Édith Christiane Mvou Loubamono Mbangangoye. Il reproche au Procureur de la République, Pierre Johsian Aperano Essongue, d’avoir fait l’objet « d’insubordination » et d’avoir tenu des « propos irrespectueux », à la suite de la garde à vue des responsables de la Direction générale de la société Perenco.

DEPUIS le vendredi 17 mai 2024, Procureur de la République près le tribunal de première instance de Port-Gentil, chef-lieu de la province de l’Ogooué-Maritime, Pierre Johsian Aperano Essongue, est suspendu de ses fonctions jusqu’à nouvel ordre, sur décision du Procureur général près la Cour d’appel judiciaire de cette ville, Édith Christiane Mvou Loubamono Mbangangoye.

Elle reproche au haut magistrat d’avoir fait l’objet « d’insubordination » et d’avoir tenu des « propos irrespectueux » à son égard, dans la nuit du 16 au 17 mai 2024, aux environs de minuit, à la suite de la mesure de la garde à vue prononcée contre les responsables de la Direction générale de la société Perenco.

N’ayant pas été informé officiellement de la procédure de cette garde à vue, et surtout du caractère « sensible » dudit dossier, le Procureur général s’est rendu sur les lieux, pour s’enquérir de la situation. Y étant, et après avoir recoupé l’information, « en ma qualité de Procureur général, j’ordonnais au commandant du B2 de suspendre les auditions, pour être reprises le lendemain à 10 heures, et de lever cette mesure que je trouvais inopportune et ce, conformément aux dispositions combinés des articles 35 et 36 du Code de procédure pénale », relève Édith Christiane Mvou Loubamono Mbangangoye.

Non sans préciser que ces articles indiquent clairement que : Le Procureur général a autorité sur tous les membres du ministère public du ressort de la Cour d’appel. A l’égard des magistrats, il a les mêmes prérogatives que celles reconnues au ministre chargé de la Justice, en matière de mise en mouvement ou d’exercice de l’action publique. Et, que par ailleurs, le Procureur général a autorité sur l’ensemble des officiers et agents de police judiciaire exerçant leurs activités dans le ressort de la Cour d’appel ».

Pire. Alors que le PG Édith Christiane Mvou Loubamono Mbangangoye avait levé la mesure de la garde à vue des dirigeants de Perenco, le Procureur de République aurait quand-même fouillé toute la nuit ces derniers, pour les placer en détention préventive. « Alors que j’attendais des explications de votre part sur votre attitude, vous avez dans un ton zélé déclaré que : « je ne suis pas votre chef, mais votre supérieur hiérarchique (…), avant de me raccrocher au nez », a déploré le PG près la Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil.

Des fautes jugées très graves, qui ont poussé le PG à prendre cette sanction sévère à l’égard de son collaborateur, pour « restaurer l’image fortement écornée du Parquet général de Port-Gentil, et partant, de la justice toute entière dans l’opinion publique », indique Madame Mbangangoye.

Laquelle a confié l’avocat général Armel Wilfried Boule, la gestion des affaires courantes durant toute la période de suspension du Procureur de la République prés le tribunal de première instance de la capitale économique du Gabon.

La Rédaction

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