Libreville : Les flux financiers illicites passés au crible à l’ouverture d’un atelier

Les travaux de ce séminaire, de deux jours, ont été ouverts par Nestor Mbou, président de la Commission nationale de lutte contre la Corruption et l’Enrichissement illicite.

LIBREVILLE abrite, du 31 mars au 1er avril 2022, un atelier national sur les « méthodes d’évaluation des flux financiers illicites ». Un séminaire organisé par la Commission nationale de lutte contre la Corruption et l’Enrichissement illicite (CNLCEI), sous l’égide de la Commission des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED).

Un rendez-vous du donner et du recevoir organisé sur le thème : « Étude de cas sur les fausses déclarations dans le commerce international au Gabon « . Occasion pour le président de la CNLCEI, Nestor Mbou, de remercier les agences du système des Nations Unies, qui œuvrent, sans relâche, en vue d’accompagner les pays en développement, tels que le Gabon, à s’approprier la problématique des flux financiers illicites dans toutes ses dimensions, pour une riposte idoine.

Cette assistance technique porte essentiellement sur la sensibilisation, l’évolution de ces flux, ainsi que sur l’organisation des ateliers de renforcement des capacités. Souvent, en présence des partenaires traditionnels du Gabon que sont l’Union Européenne (UE), la Banque mondiale (BM), le Fonds monétaire international (FMI), la Banque africaine de développement (BAD).

Pour le président de la CNLCEI, la présence des flux financiers illicites est une entrave permanente à l’efficacité des politiques publiques, qui sont l’espoir pour les populations aspirant à des conditions de vie décentes. Selon Nestor Mbou, diverses sources crédibles attestent qu’une part importante de ces flux proviennent de l’Afrique.

Il n’a pas manqué de rappeler qu’à l’issue de la septième réunion interministérielle annuelle de mars 2014, à Abuja au Nigeria, portant sur « le rapport groupe de haut niveau », mis en place par les Nations Unies sur les flux financiers illicites, le rapport publié a déploré que : « l’Afrique perde 50 milliards de dollars par an dans des flux financiers illicites, soit près de 3000 milliards de francs CFA ». Ces flux résultent essentiellement d’opérations commerciales, de l’évasion fiscale et d’activités délictueuses (blanchiment d’argent, trafic de drogues et d’armes, et traite des êtres humains), a-t-il déclaré.

Il apparaît ainsi clairement que ces pratiques qui visent à détourner des ressources destinées à l’État et aux populations, laissent très peu de traces dans les registres officiels. Le président de la CNLCEI a invité les séminaristes (responsables d’administrations) et autres institutions concernées, à s’approprier les méthodes et les outils développés par les agences dédiées pour une évaluation rigoureuse de ces flux.

Le représentant du Bureau du Coordonnateur résident du système des Nations Unies au Gabon, Jean Aimé Christian Diwassa, a renchéri en regrettant que « les flux financiers illicites et la corruption fragilisent la croissance économique, étouffent les activités licites et réduisent les capacités des États à mobiliser les ressources intérieures nécessaires au développement des services sociaux de base et à la lutte contre la pauvreté et les inégalités ».

In fine, ces flux entravent fortement les perspectives de développement des pays africains, en détournant des ressources utiles pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). Et, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement d’enfoncer le clous, en révélant que « la fuite illicite des capitaux représente près de 3,7% du PIB du continent, soit une perte annuelle de 88,6 milliards de dollars », a poursuivi le représentant du Bureau du système des Nations Unies à Libreville.

Par Toussaint ABA’A ESSONO

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