[Journée mondiale de la liberté de la presse] : « Il y a aujourd’hui urgence de sauver la presse privée »

C’est, entre autres, points du contenu du plaidoyer fait à l’endroit des hautes autorités gabonaises, dont le chef de l’État Ali Bongo Ondimba, par le porte-parole des médias privés, Stive Roméo Makanga, à l’occasion de l’organisation en différé de la journée dédiée à la presse.

ELLE aurait pu être célébré le 3 mai 2022. L’édition de cette année de la Journée mondiale de la liberté de la presse a été organisée en différé à Libreville, au Gabon, le jeudi 7 juillet courant, sous le thème : « Le journalisme sous l’emprise du numérique ».

En présence du ministre de la Communication, Pascal Houangni Ambouroué, représentants des institutions, du corps diplomatique. Occasion pour les responsables des organes de presse, notamment les médias privés, de faire un plaidoyer à l’endroit des pouvoirs publics et des entreprises privées, pour appuyer les professionnels de la communication dans leur travail quotidien.

Le président du Comité de pilotage et porte-parole de la presse privée, Stive Roméo Makanga, a exhorté les plus hautes autorités du pays, dont le chef de l’État Ali Bongo Ondimba, à sauver la presse privée qui éprouve d’énormes difficultés à exister devant les médias publics. « Le journalisme est aujourd’hui à la croisée des chemins et des réformes profondes, structurelles s’imposent à notre environnement. Les méthodes de collecte, d’analyse et de diffusion de l’information sont, même si facilitées, devenues très exigeantes. Elles requièrent des équipements particuliers, souvent de haut niveau, qui nécessitent un investissement non négligeable », a relevé le représentant des médias.

Pour M. Makanga, le numérique a tout transformé. Il a tout bouleversé. La conséquence immédiate de ces changements est que « la viabilité des entreprises de presse est aujourd’hui durement éprouvée par ces mutations. Pour relever de nombreux défis, devenus peu à peu des exigences, des soutiens s’imposent désormais avec force », a souhaité Stive Roméo Makanga.

Selon lui, la subvention annuelle allouée par l’État à la presse aurait pu remédier à cette situation. Mais, « son amaigrissement, observé ces dernières années, constitue une réelle préoccupation », a regretté le porte-parole des professionnels de la communication.

Non sans ajouter que, « le marché publicitaire est quasi inexistant. Les entreprises ne passent des contrats qu’avec les médias d’État. A ce titre, je souhaite, de façon solennelle, louer les efforts de deux grandes entreprises qui font l’exception. Il s’agit du groupe Gabon Spécial economic zone (GSEZ) et de la Société d’exploitation du transgabonais (Setrag), filiale de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), qui ont très tôt compris que la presse privée est une composante essentielle par laquelle la République se construit, et qu’il y a nécessité de la soutenir ».

Le président du Comité de pilotage pense d’ailleurs que le moment est propice, pour « restructurer la presse privée gabonaise à travers une sorte de plan Marshall, qui consisterait à accorder aux médias privés, des lignes de crédit dans les institutions financières de référence (…). Il y a aujourd’hui urgence de sauver la presse privée (…). Il est aujourd’hui impérieux de développer des projets incitatifs, pour voir ce secteur s’améliorer, et continuer d’assurer ses missions régaliennes « , a-t-il exhorté.

Le représentant des organes de presse a invité ses congénères à l’unisson pour des actions communes de développement. Stive Roméo Makanga a également appelé les banques de la place, à apporter leurs aides à la presse privée pour son rayonnement et sa dignité.

Par Emmanuel EBANG MVE

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