Oyem : Une femme de 68 ans réapparait après s’être égaré en forêt pendant 12 jours
MARGUERITE Akoume Ndoutoume Bikoro BiNdong, âgée de 68 ans, a réapparu miraculeusement auprès de sa famille du village Adzap Yeffa, situé à 9 kilomètres d’Oyem, dans le canton Nyè (département du Woleu). La mère de famille s’était égarée en forêt pendant 12 jours, avant revenir auprès de sa famille au moment celle-ci avait déjà perdu espoir.
Selon une source proche du dossier, la sexagénaire avait quitté son domicile depuis le mardi 29 mars 2022, vers 9 heures du matin pour la brousse, afin d’aller chercher des feuilles servant à la fabrication du manioc. Elle n’est jamais revenue auprès des siens le même jour.
Le lendemain (mercredi), l’un des fils de Margueritte Akoume Ndoutoume, constatant que sa mère n’était pas toujours rentrée de la brousse, va alerter tout le village. Les autorités judiciaires et les forces de défense et de sécurité ont également été saisis par les chefs de village Adzap Yeffa, via la sous-préfeture du district d’Akam-Essatouk.
A en croire une source proche de la famille, la Direction générale des recherches (DGR) du chef-lieu de la province du Woleu Ntem était chargée de l’enquête. Les recherches menées conjointement en brousse avec les proches de la disparue, ont été vaines.
Plusieurs jours durant, gendarmes et villageois ont parcouru plusieurs kilomètres en forêt, sans parvenir à retrouver la trace de mère de famille. Sans perdre espoir, et surtout, voulant à tout prix connaitre la vérité sur cette disparition mystérieuse, certains proches de la sexagénaire sont allés solliciter secours auprès des Pygmées.
A la suite d’un rituel, le représentant du peuple autochtone aurait révélé que « la vieille est toujours vivante. Mais, elle est perdu en forêt et qu’elle était dans un endroit très éloigné du village », indique une autre source familiale. Non sans préciser que, « les pygmées, très prudents, ont refusé d’aller à la recherche de la maman, sans trop savoir pourquoi », rapporte la source.
Poursuivant sa quête vers la vérité, la famille ira, cette fois, solliciter les services d’un tradipraticien à Oyem. L’homme serait spécialisé dans la pratique de « voyance occulte ».
A la suite d’une « consultation », le type va annoncer « l’assassinat avec prélèvement de certaines parties du corps de la sexagénaire, par un notable du village », révèle la source. Pour retrouver le(s) véritable(s) auteur(s) et commanditaire(s) du crime odieux, le pseudo « voyant » va imposer aux ruraux, l’épreuve des balais. Tous y sont passés, à part certains villageois ont refusé l’épreuve.
Chose curieuse : le notable suspecté par le fameux tradipraticien, était le seul à être pris au piège des balais. L’homme y resté coincé pendant quelques secondes, avant d’être libéré.
Une « prise » qui a, comme il fallait s’y attendre, exacerbé davantage la thèse du meurtre, relevée par le « voyant » et soutenue par une partie des villageois. Le tradipraticien, pour s’en convaincre, a fixé rendez-vous aux ruraux pour le lendemain, le 9 avril, afin d’aller exhumer le corps sans vie en brousse en présence de tout le monde.
Une le jour arrivé, vers 13 heures, « nous sommes d’abord étonné de constater que le fameux voyant est arrivé en état d’ivresse. Et, au lieu de nous convier à rentrer en brousse, pour aller déterrer la dépouille, il a demandé à la famille de lui verser d’abord la somme de 500 mille francs. Une demande qui a provoqué vive réaction chez certains membres de la famille », martèle la source.
Finalement, après concertation, la famille va remettre la somme de 100 mille francs au voyant, vers 17 heures. Au vue de cette heure très avancée de la journée, la descente en forêt sera de nouveau reportée pour le lendemain.
Le dimanche 10 avril, aux environs de 10 heures, telle un « zombie », Margueritte Akoume Ndoutoume Bikoro Bi Ndong, a surgi de la broussaille située derrière son domicile. C’est l’un de ses fils qui, depuis la cuisine, a aperçu en premier, sa mère sortir de la brousse tenant à peine debout à l’aide d’un bois, et avec une robe complètement déchirée.
Une alerte qui a fait fuir tous ceux qui étaient présents à la cuisine, qui ont d’abord cru avoir en face d’eux, un mort-vivant. Mais, ils sont rassurés quand la sexagénaire a pris la parole.
Elle a été conduite de toute urgence au Centre hospitalier régional d’Oyem, pour des examens et des soins appropriés. Aux dernières nouvelles, la mère de famille se porte à merveille aux côtés de sa famille à Oyem.
Selon une autre source, une glissade mal maitrisée dans une rivière non loin du village, serait à l’origine de la perte du « Nord » de la villageoise. Il semble qu’après s’être relevé de sa chute dans l’eau (où elle a d’ailleurs perdu sa machette), la miraculée a commis l’erreur de traverser le cours d’eau, au lieu de revenir sur ses pas.
Une fois à l’autre rive, la femme s’est enfoncée inconsciemment dans la forêt jusqu’à se perdre totalement. Durant ses douze jours d’égarement, la sexagénaire vivait du sable, des fruits, de l’eau et des prières réalisées à l’aide de son chapelet accroché à son cou.
Elle passait des nuits et se protégeait des averses qui s’abattent dans le Septentrion, sous un gros rocher. Dame veuve Marguerite Akoume Ndoutoume estime avoir retrouvé le chemin du village que grâce à Dieu, et aux vrombissements des véhicules.
Par EEM.