Trois questions à… Ginette Lalet : « Setrag ne peut assumer la responsabilité d’une quelconque rupture de sucre »

Dans cet entretien, la directrice commerciale de la Société d’exploitation du transgabonais (Setrag) lève les équivoques sur la responsabilité de son entreprise, entre autres, sur la rareté de certains produits de première nécessité, tels que le sucre, dans les ménages de la capitale gabonaise, Libreville, et d’autres localités du pays. Lecture !

Jouractu. Bonjour Madame la directrice commerciale. Depuis quelques temps le trafic ferroviaire éprouve quelques soucis. Cette situation a-t-elle impactée sur les trains marchandises ?

Ginette Lalet : Je vous remercie pour cette question qui me donne l’opportunité de confirmer que les trains de marchandises circulent tous les jours et dans les deux sens – Owendo/Franceville et Franceville/Owendo – depuis la reprise du trafic ferroviaire le 4 mai dernier. Je précise, par ailleurs, que ces trains transportent tous les produits confiés par nos clients, c’est-à-dire les denrées alimentaires et autres produits de première nécessité, le bois, les véhicules, les conteneurs, les hydrocarbures, le minerai, etc. La programmation hebdomadaire de circulation est gérée par notre Centre de gestion des circulations à la direction du trafic.

Jouractu. Comment sont-ils acheminés les produits de première nécessité en provenance de Franceville et Moanda pour la capitale gabonaise ?

– Dans le processus de transport des produits de première nécessité, la Setrag est un maillon de la chaîne logistique du client, qui intervient aux côtés d’autres acteurs impliqués dans l’acheminement des produits depuis le lieu de production, jusqu’au lieu de vente. Pour être plus précis, sachez que la Setrag intervient dans le transport des marchandises d’un point « A » vers un point « B », en les mettant à disposition des wagons, pour leur acheminement. La Setrag dispose aussi d’un service de logistique, qui peut être déployé à la demande expresse du client. Le client a donc le choix d’effectuer de lui-même, ou par un prestataire de service, toute opération de chargement de wagons mise à sa disposition pour le chargement des conteneurs, à la gare de départ. Ainsi, le producteur, le transporteur routier, le logisticien qui fournit les conteneurs, et le distributeur, ont un rôle à jouer dans cette chaîne. S’agissant des produits de première nécessité, la Setrag est liée contractuellement à des logisticiens qui sont mandatés par des clients, et qui chargent des conteneurs ou autres contenants des marchandises sur les wagons, dans les espaces créés pour eux et mis à leur disposition pour la réalisation de toutes leurs opérations, en toute sécurité dans nos gares ferroviaires. Ce sont donc des logisticiens qui passent des commandes des wagons auprès de la Setrag, soit au départ de Moanda et/ou Franceville. A toutes fins utiles, je me permets d’évoquer rapidement la procédure de transport au départ d’Owendo (…). Celles-ci est un peu différente car, Setrag dispose de services de logistiques propres, qui peuvent être déployés à la demande des clients. En revanche, ce sont les logisticiens qui établissent leurs plans de chargements dans lesquels ils précisent les numéros des conteneurs que Setrag doit enlever et transporter. Vous comprenez donc que Setrag n’intervient pas dans le choix des produits à expédier en priorité. C’est le logisticien ou le client qui en assume l’entière responsabilité.

Jouractu. Depuis quelques temps, on constate une pénurie de sucre à Libreville et dans d’autres localités du pays. La Setrag joue-t-elle un quelconque rôle dans l’approvisionnement de ce produit de première nécessité ?

– Bien que, comme je l’ai indiqué plus haut, Setrag ne soit pas liée par un contrat avec la société qui produit le sucre, nous l’avons contacté de manière pro-active, afin d’examiner avec elle, les possibilités de facilitation du processus d’approvisionnement, en bonne collaboration avec les logisticiens avec lesquels nous sommes liés par des contrats de transport. Depuis la reprise du trafic ferroviaire le 4 mai dernier, toutes les commandes de transport reçues des logisticiens de Franceville à Owendo, ont été satisfaites sans exception. Setrag ne peut donc assumer la responsabilité d’une quelconque rupture de sucre car, sa distribution dans les surfaces de vente ne relève pas de notre champ de compétence. Vous comprenez donc que Setrag n’intervient pas dans le choix des produits à expédier en priorité (…). Néanmoins, l’information a été prise auprès de nos services à Franceville et Moanda, indiquant qu’aucun stock de sucre n’y est disponible. Par conséquent, aucun produit n’y est en attente de transport ou de souffrance. Toutefois, au départ d’Owendo, nous avons reçu une commande de transport de dix wagons, pour transporter des intrants qui servent à la production du sucre. Lesquels sont arrivés à Moanda. La Setrag a acheminé onze autres wagons, soit trente-trois conteneurs, qui sont partis d’Owendo le dimanche 29 mai pour Moanda. Les wagons mis à la disposition du logisticien ces 30 derniers jours par la Setrag, ont permis de transporter 57 conteneurs. Nous espérons que notre client qui, je le répète, n’est pas le fabricant, chargera le produit en rupture dans ces conteneurs, pour juguler la pénurie actuelle dont la Setrag n’est pas comptable. Cela étant clarifié, j’espère que les consommateurs auront compris que Setrag est un maillon de la chaîne logistique et, elle ne transporte que les marchandises que ces clients lui confient. Je vous remercie !

La Rédaction

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