Oyem : Les magistrats à l’école de la lutte contre le commerce illicite du bois

Cette formation était organisée sous l’égide du gouvernement américain via les Programmes internationaux du service forestier des États-Unis, en partenariat avec les ministères des Eaux et Forêts et de la Justice du Gabon.

LE gouvernement américain à travers les Programmes internationaux du service forestier des États-Unis a organisé à Oyem, du 28 au 31 mars 2023, un atelier de formation des magistrats sur la lutte contre le commerce illicite du bois.

Un formation qui s’est tenue dans une grande structure hôtelière du chef-lieu de la province du Woleu-Ntem, en partenariat avec le ministère des Eaux et Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du plan climat et du plan d’affection des terres, et le ministère de la Justice, Garde des sceaux.

Ce projet est financé par le Bureau international de lutte contre les stupéfiants et des affaires répressives. Selon le Premier conseiller d’ambassade des États-Unis au Gabon, David Mosby (sur visioconférence), ce projet vise à « réduire les risques d’exploitation illégale naturelles, en particulier, des ressources forestières au Gabon ».

D’une manière spécifique, le projet vise également à : renforcer les capacités de l’unité d’élite du droit de l’environnement du tribunal dans la conduite des investigations et poursuites judiciaires en matière d’infractions forestières et autres crimes associés.

Mais également, renforcer les capacités des agents en charge de l’application des lois au niveau provincial ; former les agents du ministère des Eaux et Forêts en charge du contrôle forestier sur les techniques d’investigation des délits forestiers et autres délits associés, ainsi que sur les éléments-clés de la procédure judiciaire.

Occasion pour le conseiller juridique du ministre de la Justice, Pélagie Effale Nze, d’indiquer que le dit séminaire a été une opportunité pour « les différents acteurs de la chaîne pénale chargés des enquêtes, des poursuites et des infractions relatives, de s’approprier des dispositions des textes en la matière, notamment celles du code pénal, du code forestier et’la loi relative aux parcs nationaux ».

Cet atelier s’est déjà tenu Libreville, Port-Gentil, Franceville et Mouila, la ville d’Oyem a donc constitué la cinquième étape. Au nom du ministre des Eaux et Forêts, de la Mer, de l’Environnement chargé du Plan climat et du Plan d’affectation des terres, Hervé-Charles Ndume-Engone, par ailleurs directeur provincial des Eaux et Forêts du Woleu-Ntem, a révélé qu’avec une couverture de 88 % (soit 23,6 millions d’hectares), les forêts gabonaises représentent environ 18 % de l’ensemble des forêts du bassin du Congo.

En sus, les forêts du Gabon contiennent plus de 400 espèces d’arbres et emmagasinent plus de 90,6 millions de tonnes de gaz carbonique équivalent (selon le FREL 2021). De ce fait, le secteur forestier gabonais représente entre 5 et 6 % du Produit intérieur brut (PIB) national.

En dépit de tout ce potentiel et bien d’autres, « l’exploitation forestière illégale demeure une problématique majeure qui ternit les efforts du pays dans la mise en place de la stratégie de développement à faible émission de carbone visant à optimiser le développement économique tout en préservant les écosystèmes et la biodiversité », a regretté le DP des Eaux et Forêts du Woleu-Ntem.

A en croire M. Ndume-Engone, « le trafic illégal du bois au Gabon est estimé à plus de 184,8 milliards de francs CFA par an. Ces revenus échappent à l’impôt et affaiblissent l’État, en favorisant le développement des réseaux de trafiquants et la prolifération de la corruption ».

A noter qu’en dehors des travaux en ateliers, les participants au séminaire ont à une visite guidée dans société forestière, pour permettre aux magistrats de s’approprier et de familiariser avec les différentes étapes de contrôle de la légalité au sein d’une usine de transformation du bois.

Par Emmanuel EBANG MVE

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