Le premier maire-adjoint de la commune d’Oyem, Alain-Christian Pandzou : « Le kilowattheure en électricité qui est produit au nord du Gabon est le plus élevé dans la sous-région »
Jouractu : Bonjour monsieur le maire. Vous avez échangé il y a quelques jours avec une délégation de la Direction générale de l’Energie, en vue de la construction d’une centrale solaire hybride dans le chef-lieu de la province du Woleu-Ntem. Quelles sont les attentes du Conseil municipal par rapport à ce projet ?
Alain-Christian Pandzou : Je vous remercie pour l’intérêt que vous portez à l’évolution de l’actualité dans notre localité. Nous avons effectivement reçu une mission du ministère de l’Energie, qui est venue nous faire état de ce que, la Direction générale des énergies renouvelables a apprécié et trouvé un site dans la commune d’Oyem, pour implanter une centrale solaire de 20 mégawatts de puissance. Parce que le constat qui est fait est que, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) nord, qui produit à peu près 11 mégawatts dans le secteur, est aujourd’hui en difficulté par rapport à la distribution en énergie. Cela est observable par le consommateur que vous et moi sommes. Celà est dû, en général, à l’interconnexion. La production étant assez faible avec les intempéries que l’on connaît et la ligne qui part de Mitzic jusqu’à Bitam et qui continue jusqu’à la Guinée-Equatoriale, est traversée par des arbres. Dès qu’il y a le moindre vent, malheureusement, l’élagage ne suivant pas, ces arbres provoquent des perturbations du réseau électrique. D’où les coupures d’électricité qu’on subit très souvent à Oyem, Bitam et Mitzic. La Direction générale de l’Energie, dans leurs études, a trouvé qu’avec le rythme scolaire que nous avons au nord du Gabon, on pouvait implanter une centrale solaire hybride qui viendrait suppléer la SEEG, déjà par la consommation en combustible.
Jouractu : Pourquoi ?
Parceque, les chiffres que la Direction générale de l’Energie nous donne, c’est 15 millions de litres de diesel consommés par an par la SEEG. Ce qui avoisine 12 milliards de francs CFA par an. Ce qui paraît énorme et ce qui amène le kilowattheure à avoisiner les 220 francs CFA. Et, ça fait que le kilowattheure d’électricité qui est produit au nord du Gabon est le plus élevé de la sous-région. Ce qui entraîne des coûts exhorbitifs qu’on connait aujourd’hui à Oyem et ses environs. Ce qui engendre, par ailleurs, un ralentissement économique auprès des populations. Elles constatent que l’électricité leur coûte excessivement cher.
Jouractu : Nous savons que la terre appartient à l’État. Les propositions qui occupent le site qui a été choisi, ont-elles été murement sensibilisées ?
Mûrement sensibilisé, peut-être pas pour l’instant. Parceque nous parlons là d’une étude prospective. Nous sommes juste aller voir la zone qui intéresse la Direction générale de l’Energie. Nous nous sommes rapprochés du chef de quartier. L’objectif de la mairie serait maintenant de réunir les notables du coin, pour leur expliquer le bien-fondé d’une telle implantation. Entre-temps, on est parti déjà avec la Direction provinciale de l’Urbanisme qui, au vue des points géothermiques qui ont été identifiés, trouve que la zone est pour l’instant libre. Mais, quand on sait que nos populations sont souvent réservataires des terres sans les approprier de façon officielle, il nous appartient d’aller vers ces populations là, pour leur faire part de l’intérêt qui est manifesté par le ministère de l’Energie, qui a besoin de 50 hectares à peu près, pour héberger ce projet.