Le braqueur colonel Kadhafi condamné e à 10 ans de réclusion
LE tristement célèbre braqueur de Bitam, Edmond Mvé Assoumou, alias colonel Kadhafi, âgé de 25 ans (20 ans au moment des faits), a été condamné, le 21 avril dernier, par la session criminelle d’Oyem, à 10 ans de réclusion, dont deux ans avec sursis.
Le délinquant, membre du groupe « KGB » qui a semé la terreur, il y a quelques années, dans le chef-lieu du département du Ntem et au-delà, a été reconnu coupable par la Cour, de vol à mains armées avec violence, sur un couple, dans la nuit du 1er au 2 janvier 2016, aux environs de trois heures du matin, au quartier TP encore appelé Mengomo Ayat.
Ce soir-là, le pseudo colonel Kadhafi et quatre membres du « KGB », dont un certain Gérard, alias « Jacques Le Sneck (chef de la bande, par ailleurs beau-fils des victimes qui connaissait les lieux), L’Oiseau Mbengue et Bébé Blex, sont rentrés par effraction chez Jean Marc Essama, à l’aide d’une fourchette. Le couple est brusquement réveillé dans son sommeil par les inconnus menaçants, armés d’un calibre 12 à deux canons et des machettes.
Le chef de famille et son épouse ont été conduits de force au salon par leurs bourreaux. Sans perdre une seconde, le colonel Kadhafi, qui était chargé des « opérations », a intimé l’ordre au couple de donner le numéraire.
« Donnez l’argent ! Sinon, nous allons vous bruler vivant », aurait tonné le mis en cause. Ne voyant pas le couple s’exécuter, Edmond Mvé Assoumou, a mis ses menaces en exécution, en sortant un bidon de cinq litres qu’il gardait par devers lui, avant de l’asperger sur madame Essama.
Pris de panique, le couple s’exécuta en remettant aux braqueurs la somme de 2 millions 200 mille francs CFA. Avant de quitter les lieux, les hors-la-loi ont également mis la main sur un ordinateur portable et deux téléphones portables appartenant à leurs victimes.
Les victimes ont immédiatement porté plainte contre « X ». L’enquête diligentée par la Police judiciaire (PJ) d’Oyem a permis d’interpeller plusieurs suspects, dont le fameux colonel Kadhafi.
Après une enquête approfondie, seul ce dernier a été placé sous mandat de dépôt par le tribunal de première instance d’Oyem. A la suite de la transmission du dossier au parquet général, Edmond Mvé Assoumou, a été retenu dans les liens de la prévention de vol à mains armées avec violence.
Durant toute l’instruction, l’accusé a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il a même reconnu devant la Cour, qu’il n’était pas à son premier forfait. Le jeune homme est très connu du milieu carcéral du chef-lieu de la province du Woleu-Ntem, pour avoir y séjourner déjà à trois reprises pour les mêmes motifs de vol et braquage à mains armées.
Par ces motifs, Périne Ada Obiang, représentante du Ministère public, a demandé une sanction exemplaire sur la base des articles 292 et 295 du Code pénal nouveau. En répression, elle a requis 20 ans de réclusion à l’encontre de l’accusé.
La défense, représentée par Me François Meye, tout en reconnaissant le tort causé par son client à la société toute entière, et au couple Essama, en particulier, a, tout de même demandé des circonstances atténuantes. Dans la mesure où « Edmond Mvé Assoumou n’est qu’une victime de plus de la société gabonaise. Sans aucun soutien, il a abandonné l’école en classe de CM 2. Il a grandir aux côtés de sa grand-mère et connu la rue à l’âge de 10 ans », a expliqué l’avocat de la défense.
In fine, la Cour, sous la houlette du président de céans, Bruno Ebang Ondo Eyi, a décidé de donner une seconde chance au délinquant, en lui infligeant que 10 ans de réclusion dont 2 ans avec sursis. Le colonel Kadhafi qui a déjà passé 5 ans derrière les barreaux, va recouvrer sa liberté en 2024.
Par Emmanuel EBANG MVE