Christophane Obame Nfa acquitté après près deux ans de prison
LE moins que l’on puisse dire est que Christophane Obame Nfa alias la Machine, par ailleurs mécanicien, âgé de 25 ans (23 ans au moment des faits), n’a eu son salut que grâce à la brillante plaidoirie de son conseil, Me François Meye, conjugué à la constance dans leurs propos de tous les témoins devant la cour, le 19 avril 2021, à Oyem.
En effet, le jeune homme a été jugé non coupable au bénéfice du doute, par la cour criminelle d’Oyem, du chef d’accusation de « coups mortels », ayant entrainé la mort de son ami, Antony Nteme Ngomo, au cours d’une rixe, le 24 décembre 2019, aux environs de 23 heures, au quartier Manguier, dans le premier arrondissement de la commune d’Oyem.
La cour de céans, présidée par Guy Martial Nzogo Nkassa, n’a pas trouvé des preuves suffisantes, pour répondre favorablement à la requête du Ministère public, représenté par l’avocat général, François Engonga Ondo qui, même après avoir reconnu des circonstances atténuantes à l’égard de l’accusé, a, à la surprise générale, requis huit ans de réclusion, dont un an de sursis, contre l’accusé.
Le Ministère public a fondé sa décision de condamnation sur les dispositions de l’article 232 du Code pénal, qui stipule que : « Lorsque les coups et blessures sont portés volontairement sur une personne, sans intention de causer la mort mais, l’ont pourtant occasionné, le coupable encourt la peine de 15 ans de réclusion criminelle ». Dans le cas d’espèce, « l’accusé a belle et bien donné des coups à son alter ego, qui l’ont fait passer de vie à trépas », a affirmé M. Engonga Ondo.
L’assistance a, par la suite, compris la difficulté et la gêne du Ministère public, à se prononcer avec la plus grande fermeté, sur une affaire qui avait beaucoup de zones d’ombre. Non seulement, le défunt a été reconnu par tous les témoins et proches, comme un garçon turbulent de son vivant, mais également, aucune pièce versée au dossier depuis l’enquête préliminaire, jusqu’au décès clinique constaté par un médecin du Centre hospitalier régional d’Oyem (Chro), n’attestait les causes réelle de la mort de Antony Nteme Ngomo.
Devant la cour, le jeune mécanicien n’a de cesse clamer son innocence en estimant que, « je n’avais pas l’intention de le tuer. C’était mon ami, mon frère. Je suis juste étonné de mon interpellation par la Police judiciaire, vers 6 heures du matin du 25 décembre, à la maison ».
Au vue de ces plusieurs zones d’ombre, la défense, par la voix de Me François Meye, a demandé l’acquittement pur et simple de son client. Tant, « rien ne prouve que le défunt a succombé d’un coup de pied donné à son flanc droit par mon client. Nous n’avons non plus de certificat médical établit par un médecin légiste, ayant déterminé la cause du décès de Antony », a fait remarquer la défense.
Car, pour Me François Meye, « Lorsqu’on parle de coups mortels, il faut des éléments techniques. Il n’en avait pas dans ce dossier. Nous avons eu comme l’impression qu’il y a eu trop de précipitation dans la procédure qui, devait être en flagrant délit pour homicide involontaire ».
Avec tout cet argumentaire, la cour a jugé mieux de rentre justice, en prononçant la relaxe du mis en cause.
Emmanuel EBANG MVE