Session criminelle à Oyem : Une lycéenne de Bitam écope de 6 ans de réclusion pour délaissement de nourrisson ayant entraîné sa mort
UNE Gabonaise de 20 ans (19 ans au moment des faits), P. M-N., élève en classe de 3e dans un lycée de Bitam, chef-lieu du département du Ntem (Nord), a été condamnée, le 12 mai 2021 par la Cour d’appel d’Oyem à 6 ans de réclusion dont 3 ans fermes, pour délaissement de nourrisson ayant entraîné sa mort.
Un crime punit par l’article 277 alinéa 4 du Code pénal. Cet article s’analyse du fait « d’exposer ou de faire exposer, de délaisser ou de faire délaisser un enfant incapable de se protéger de lui-même en raison de son état physique », à précisé le président de la Cour de céans, Guy- Martial Nzogo Nkassa.
Il ressort que, le 30 mai 2020, un chasseur à découvert dans une forêt jouxtante le quartier dit TP, à Bitam, un sac de riz contenant un nouveau-né en état de putréfaction. L’homme a immédiatement alerté l’antenne départementale de la Police judiciaire (PJ).
L’enquête diligentée à permis de mettre la main sur la jeune P. M-N., une lycéenne de 19 ans, qui était enceinte dans le quartier sus indiqué.
Ramenée au poste, la principale suspecte à reconnu les faits mis à sa charge. Mieux, elle raconté que, très tôt le 27 mai 2020, vers 5 heures, alors qu’elle était en « travail », elle sortait discrètement de la maison familiale pour aller donner naissance en forêt, d’un enfant de sexe masculin. Durant son accouchement, la meurtrière à pris le soin d’étouffer les cris de son bébé pour ne pas attirer l’attention des éventuels passants. Elle a, ensuite, abandonné le nourrisson dans un sac de riz bien attaché.
Depuis l’enquête préliminaire jusqu’à la la barre de la Cour criminelle, la lycéenne a essayé de justifier son acte ignoble par le fait que, son ami Ibrahim n’aurait pas reconnu la grossesse. Et, dépourvue de moyens financiers, elle n’a eu d’autres choix que de tuer son rejeton ce, à l’insu de sa mère et des autres proches de la famille.
Dans ses réquisitions, le Ministère public par la voix de l’avocat général près la Cour d’appel d’Oyem, François Engonga Ondo, a demandé la condamnation à perpétuité à l’égard de la jeune meurtrière, afin non seulement, qu’elle serve d’exemple, mais aussi, pour décourager les femmes et les filles qui ont choisi comme sport favori : l’avortement.
L’avocat de la défense, Me Pierre Claver Ndong Ondo, a, quant à lui, plaidé coupable à titre principal. À titre subsidiaire, il a plaidé pour que la Cour ait des larges circonstances atténuantes à l’égard de sa cliente, compte tenu de sa situation d’élève de la classe de 3e, mais également, par le traumatisme causé par son ami en refusant de reconnaître le fruit de leur relation amoureuse.
La Cour à finalement, quelque peut céder à la plaidoirie de l’avocat de la défense, en condamnant la lycéenne à 6 ans de réclusion criminelle dont 3 ans ferme. Un délibéré jugé « tendre » par une partie du public ayant assisté à l’audience.