Lambaréné sans taxis à compter du 15 août prochain ?
C’est la décision prise par le Syndicat des transporteurs terrestres de Lambaréné, au cours d’une assemblée générale tenue le 7 août 2022. Les taximen s’insurgent ainsi contre les rackets policiers et la concurrence déloyale des « clandos », dont ils sont victimes au quotidien dans le chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué .
LES propriétaires des véhicules à usage de transport (taxis), membres du Syndicat des transporteurs terrestres de Lambaréné (STTL) menacent d’observer des « journées mortes et sans taxis », à compter du 15 août prochain. C’est la principale décision prise par les taximen, au terme de leur assemblée générale du dimanche 7 août dernier, à leur siège situé non loin de la suite hôtelière « Les Sirènes », dans le deuxième arrondissement du chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué (centre du Gabon).
A travers cette décision, les transporteurs entendent condamner vertement, contre les exactions, rackets et extorsion de fonds dont ils sont victimes au quotidien, de la part des agents de police d’une part, et d’autre part, contre la concurrence déloyale imposée par les propriétaires de « clandos », sans que les autorités municipales – pourtant informées – ne s’en émeuvent.
« Nous disons qu’il y a trop de contrôle dans la ville de Lambaréné. Et, s’il faut déposer quelque chose dans tous les képis du chef, notre recette prend un coup. Nous n’arrivons plus à faire des recettes journalières auprès de nos patrons. Et, que dire de nous-mêmes et de nos familles ? », a dénoncé le président du STTL, Armand Moudjegou.
De même, les taximen s’étonnent du mutisme observé par les autorités compétentes face à une situation qui prend des proportions inquiétantes dans la ville de Albert Schweitzer. Tout comme le phénomène des clandos (transporteurs exerçant dans l’illégalité), qui empiète dans le travail des vrais taxis.
« Nous avons saisi à plusieurs reprises les autorités municipales face à la concurrence déloyale que nous impose les clandos. Jusqu’à ce jour, aucune décision n’a été prise pour contrecarrer ce phénomène », a déploré le responsable syndical.
Au vue de tous ces maux, les transporteurs ont décidé de paralyser toute la ville du « Grand Blanc », à partir du lundi 15 août prochain, pour attirer l’attention des hautes autorités de la province, face une situation qui n’a que trop duré. Le président des transporteurs de Lambaréné, Armand Moudjegou, n’a pas manqué de rappeler d’énormes sacrifices et de privatisation consentis par les propriétaires de véhicules en commun, pour les mettre en règle vis-à-vis des autorités municipales et bien d’autres.
« Pour mettre un taxi en règle et en circulation ici à Lambaréné, il faut à peut près 270 000 francs CFA. A travers cette somme, vous avez la patente, le numéro de la mairie, l’entretien de la ville, autorisation de circuler et droit d’enregistrement, couleur du taxi, les taxes journalières diverses, etc. Sans compter les pannes et autres soucis liés à la circulation », a relevé le responsable syndical.
Les taximen de Lambaréné souhaitent que les autorités compétentes prennent ce dossiers en main ce, à quelques jours seulement des festivités marquant le 62e anniversaire de l’accession du Gabon à la souveraineté internationale, prévues du 15 au 17 août prochain, dans l’ensemble du pays.
Par TPN